Je m’appelle Nicole, j’ai 49 ans ! Je n’ai pas d’enfants, je suis d’origine anglaise, mais je vis en France depuis 2001. Je ne me rappelle pas de mes premières règles, mais je sais que j’avais à peu près 14 ans, je n’ai pas eu de problèmes de douleur ni d’abondance, des règles normales qui duraient à peine 3 ou 4 jours maximum. Je n’avais jamais de douleurs en dehors de mes règles.
Au fur et à mesure des années la douleur devient de plus en plus forte, à la limite du supportable, je dois souvent rester couchée avec une bouillotte sur le ventre. Depuis un moment les antidouleurs ne me font plus aucun effet. Tous les mois je vis un véritable calvaire, mais je n’ai jamais pensé à consulter un médecin.
À 25 ans, j’en ai eu vraiment marre, je ne supportais plus la douleur. Je suis allée voir mon médecin qui m’a plus ou moins dit que c’était normal. Suite à ce rendez-vous, j’ai continué de souffrir pendant plus d’un an. À ce moment-là de ma vie, je n’avais pas de désir de grossesse, j’étais loin de m’imaginer ce qui m’attendait.
Plus tard, je déménage et change de médecin traitant, enfin un médecin qui me prend au sérieux. Grâce à lui, je rencontre rapidement un gynécologiste qui me propose de faire une chirurgie sous célioscopie afin de voir ce qu’il se passe dans mon utérus. Une semaine après ma chirurgie, je revois le gynécologiste : « Madame, vous êtes atteinte d’endométriose, vous ne pourrez avoir d’enfants », c’est tout ce dont je me souviens de ce rendez-vous, j’avais 27 ans, je n’avais pas encore de désir de grossesse et je n’avais pas idée de l’impact que pouvait avoir cette maladie sur ma vie. Après ce diagnostic, il ne s’est rien passé, pas de suivi, pas d’explications, pas de traitement, rien.
À 28 ans, je déménage de nouveau, mais cette fois-ci en France. J’avais de plus en plus de douleurs, ce n’était plus seulement des douleurs pendant mes règles, mais quasiment tout le temps. Mes rapports sexuels devenaient très compliqués, car trop douloureux. J’ai alors pris contact avec un gynécologiste qui me conseille de refaire une chirurgie afin d’enlever le maximum de lésions et de soulager mes douleurs.
Enfin du positif, la spécialiste qui m’opère me dit que certes je suis atteinte d’endométriose, mais que j’ai toutes mes chances si je souhaite avoir un enfant. En effet, elle a réussi à enlever deux kystes de mes ovaires et a également réussi à enlever beaucoup de lésions. Suite à cette nouvelle chirurgie, je n’ai pas eu de traitement, mais un rendez-vous de suivit tous les ans.
Malheureusement, plus le temps passe et plus les douleurs reviennent. J’ai alors 33 ans, je suis en couple depuis quelques années maintenant et nous aimerions fonder une famille. J’ai arrêté la pilule, mais au bout d’un an, rien. Ma gynécologiste me prescrit un médicament pour booster mes ovaires et le mois suivant miracle ; je suis enceinte.
5 semaines plus tard, je me réveille avec des douleurs atroces au ventre, au début je pense à une intoxication alimentaire, mais la douleur s’empire, mon mari m’amène aux urgences, je m’évanouis. Je me réveille ensuite dans la salle de réveil et une gentille infirmière me dit : ne vous inquiétez pas, ça sera pour une autre fois. Sur le coup je n’ai pas compris jusqu’à que la gynécologue vienne m’expliquer. C’était une grossesse extra-utérine, il y avait deux œufs fécondés, mais les deux ont dû être enlevés, car ils étaient coincés dans mes trompes.
Deux jours après c’était Noël, toute ma famille a été impactée par ma grossesse, c’était très dur pour tout le monde. Forte de caractère, je vais de l’avant et je me dis que la prochaine fois sera la bonne.
Ma gynécologue me conseille de voir un spécialiste en fécondation in vitro, je prends donc rendez-vous. Cette consultation ne se déroule pas comme je l’aurais voulu. Le spécialiste m’explique que mes trompes sont trop abimées et qu’il faut les enlever sans quoi je risque une autre grossesse extra-utérine. Quelques mois plus tard, ils me retirent alors mes trompes ainsi que la moitié d’un de mes ovaires.
Par la suite, je tente 5 fécondations in vitro, les 5 essais ont été un échec. J’ai baissé les bras. Je commençais à prendre de l’âge, je ne supportais plus la douleur des FIV et toute ma famille commençait à empathir. Il était temps d’accepter que je n’aurais jamais d’enfants.
À 38 ans, la ménopause commence pour moi, après 9 ans d’effets secondaires, je n’ai plus de règles. Malheureusement j’ai encore des douleurs, mais rien à voir avec ce que j’ai pu connaitre.
Pour faire face à l’échec de pouvoir fonder une famille, je me suis mise à fond dans ma passion pour les chevaux, c’était ma façon de gérer, mes chevaux sont devenus mes enfants finalement.